samedi 11 avril 2009

and to conclude / et pour conclure....

Ah, ca y est les deux mois sont ecoules, content de l avoir fait, de les avoir un peu aides, je dis bien un peu car il reste pas mal de boulot a faire, et content aussi de redevenir de simples touristes. Ils nous ont reserve pas mal de surprise, j en attends encore de belles de leur part, qu est ce qu ils nous ont mis, qu est ce qu ils vont nous mettre…

Deux mois a essayer, je dis essayer car lorsque tu dis quelquechose, ils sont souvent d accord et pensent que c est une bonne idée, mais ils sont incapables de mettre les choses en place, ou bien meme de s en souvenir…et la il faut faire preuve de patience, mere de toutes les vertus, mais je ne suis pas ne avec cette vertu la… ils m ont epuise, je n ai jamais perdu espoir de pouvoir leur faire comprendre mais il a fallu y aller par plusieurs chemins, le plus court, c etait de les comprendre…

J ai commence mon boulot ici a l ecole par peindre. C est a dire que lorsque tu rentrais dans le bureau principal, la ou ils recoivent les parents pour les inscriptions ou bien dans le bureau de la directrice, c etait un bordel sur les murs, des papiers, des posters, colles a la glue ou bien scotches, sur la peinture, bien entendu… alors j ai decolle, lessive et je pouvais enfin m atteler a la peinture. Je leur ai demande s ils avaient de la peinture et des rouleaux et des pinceaux, ils m ont dit que oui et m ont tout apporte…Peinture parfaite, pinceaux et rouleaux a jeter, ils avaient ete utilises et non nettoyes, donc poubelle…La a commence la premier petite lecon de vie que j ai donne aux profs et a la directrice. J ai etale sur la table les 16 pinceaux et les 8 rouleaux, j ai fait devant eux un calcul et leur ai explique que sur la table, il y en avait pour 100 000 shillings, c est a dire 40 euros…a jeter car gaspilles. La, la directrice me dit que des gens de soft power ( oeuvre de charite qui fait pas mal de boulot autour de jinja ) etaient venus peindre les murs a l exterieur et qu ils etaient parties et n avaient pas nettoyes le materiel. Alors la, ca a ete la deuxieme lecon, je leur ai explique que des gens en Angleterre avaient donne de l argent a cet organisme, que cet organisme est venu travailler benevolement dans votre ecole et que s ils avaient oublie de nettoyer les pinceaux, que c etait a vous de le faire pour eviter ce genre de gaspillage…La directrice rajoute qu ils avaient dit qu ils reviendraient le jour d après et qu ils ne sont pas revenus. Troisieme lecon du pere Robin, un pinceau seche en une heure ici avec la chaleur, et surtout avec de la peinture acrylique, il faut vite nettoyer, alors qu ils ne soient pas revenus le jour d après n a rien change…je les ai senti dubitatifs, je l etais encore plus, je me suis dit a ce moment la que ca allait etre tres difficile. J ai commence a peindre, matin et après midi, c etait tres interessant ;o). Je leur ai dit qu a 13h00, heure du repas et qu a 16h00, fin de journee, il me fallait de l eau et de l alcool pour nettoyer les pinceaux et la bassine…et la, il y a un prof qui m a demande pourquoi je nettoyais les pinceaux a 13h00 tou en sachant que je les reutiliserais dans l apres midi, la, tu as les epaules qui en tombent, ca va etre tres tres difficile…La deuxieme semaine, je suis reste cloue au lit, impossible de bouger, fatigue avec de la fievre, je suis alle faire un depistage de malaria, c etait pas ca, je me suis juste chope un rhume, le comble quand il fait 30 degres dehors…Je suis revenu bosser la troisieme semaine et la, une belle surprise m attendait, pendant mon absence, les gamins, comme d habitude, rentraient dans la piece pour prendre de la craie et ils ont la facheuse manie de laisser trainer leur main sur les murs beiges et la, j etais pas content, y avait de belles traces marrons sur les murs…La, je suis monte dans les tours et j ai eu une petite explication avec la directrice que c etait pas normal, que ca servait a rien de peindre et de remettre tout a neuf si les gamins laissaient trainer leurs paluches sur les murs…Et la j entends, mais on peut rien y faire, ceux sont des enfants…Quatrieme lecon du pere Robin, Robinah ( prenom de la directrice), les adultes, c est vous, c est vous qui fixez les regles, vous etes la pour les eduquer, c est a vous de leur expliquer, si vous ne leur expliquez pas, ils vont continuer, si vous expliquez, ils comprennent ou ils ne comprennet pas, mais après, s ils ne veulent pas comprendre, faut punir, ils sont a l ecole, y a des regles et il faut les respecter…Resultat des courses, elle a interdit l acces des deux bureaux aux gamins, on marche bien sur la tete ici, je vous le dis…Alors j ai tout peint, les murs, les plinthes, enfin, c est juste une bande de couleur differente que celle sur le mur et j ai peint aussi les portes. J en ai chie avec les portes, surtout pour les enlever. Alors j aurais pu utiliser la bonne vieille technique utilisee par ceux qui avaient peints precedemment, c est a dire, laisser les portes, pas proteger le sol, comme ca, tu es sure que tu vas en mettre partout sur le sol et en plus tu n enleves pas les taches… alors j ai demonte les portes, fixees par 3 charnieres et 4 vis chacunes…et tout ca a la main avec tournevis, et oui, pas d electricite donc pas de visseuse…J ai mascagne pas mal avec les tournevis mais j ai reussi a enlever toutes les vis sauf une…Alors la, y a un prof qui est arrive avec un petit tournevis utilises pour faire de l electronique, et la tu souries, tu peux pas t en empecher, c est sympa de sa part, mais c est comme si tu voulais creuser un puits avec un petite cuillere…Il est revenue avec un collegue et une beche, et la je me suis dit que ca allait etre le massacre pour retirer la charniere qui pendait avec une vis…La c etait plutot l image, remplir un pot de fleur avec le godet d une pelleteuse…soit ils y laissaient le manche de la beche, soit ils petaient la charniere…j ai laisse faire, a ma grande surprise, le manche n etait pas casse, la charniere etait en etat, tout avait bien marche, c etait miraculeux, mais je n y croyais pas, en Afrique, y a rien qui se passe normalement, alors j ai leve les yeux un peu, a hauteur d homme, et il y avait des traces de mains partout sur le mur, leurs mains, j ai souri, je les ai remercie de m avoir aide a retirer la charniere et je suis sorti fumer une clope…J ai peint les portes en bleue, l armoire en bleue et il y avait de plus en plus de traces de mains sur les murs. Je suis alle voir Robinah, je lui ai dit qu etant donne que les gamins ne venaient plus, c etait les adultes, qu elle devait faire passer le message, que j allais repeindre une derniere fois sur les traces, et qu après, c etait leur probleme…Tout etait propre, flambant neuf, une semaine après, les electriciens venaient installer prises, interrupteurs et lampes dans les pieces que je venais de peindre en faisant de belles saignees dans les murs, c est ca l Afrique…Les profs m ont promis qu ils allaient repeindre, ils l ont fait, le jour de mon depart….

J en avais fini avec la peinture, le temps pour moi de passer a autre chose, depuis deux semaines, l acces a une classe etait condamne car les gars qui etaient venus creuser le reservoir avaient balance la terre devant l entrée… J avais attendu que quelqu un dans l ecole ait la bonne idée de le faire mais comme personne ne semblait prendre l initiative, je leur ai propose de le faire…Tout en sachant que cette ecole compte 700 gamins et 11 classes et que ca faisait deux semaines qu ils ne pouvaient utiliser que 10 classes…J ai demande a la directrice qu elle me confie des gamins et des beches. J ai eu 9 gamins de 13 14 ans, 3 beches…Le probleme en Afrique, c est qu ils font les choses en nombre, mais toujours superieurs au nombre d outils, voire de materiel….J ai vu dans les rues de Jinja au moins 30 gars bosser sur un mur de 30 m de long pour 2 m de haut…Mais moi qui ai recu une education europeene, je prefere rationnaliser. J avais 3 beches, j aurais pu me contenter de 2 gamins, mais je me suis mis en mode usine et j ai demande aux gamins ou je pouvais en trouver d autres, ils m ont dit qu il n y en avait pas d autres, je savais qu ils me prenaient pour un lapin de 3 semaines j ai courru toute l ecole pour trouver 7 autres beches… une fois trouvee, je peux vous assurer qu ils ont bosse, ils cherchaient toujours des excuses pour esquiver le boulot, je leur ai fait comprendre que c etait pour eux, j ai passé 3 equipes de 9 gamins comme ca, avec pour chaque groupe des objectifs et qu ils ne quitteraient pas la tache tant que l objectif ne serait pas atteint, et en bossant avec eux pour mettre le rythme, a 15h tout etait deblaye, le lendemain, ils reutilisaient la classe…J etais content de moi, je leur avais fait voir ce qu etiat le travail, et par la meme occasion, je leur ai montre les 4 jours suivants ce qu etait un arret de travail, je m etais tellement acharne sur le manche ( de la beche j entends bien) que j avais 17 ampoules sur les mains.

Je me suis ensuite decide a me mettre a la menuiserie…Ils avaient des planches en rabe et pour pas mal de classes, il manquait les volets, je me suis donc propose de leur en faire…Alors les planches, il n y en avait pas une de la meme epaisseur, et je me suis essaye a scier a la main une planche, je me suis dit que ca serait plus facile d amener ca chez un carpentier, qu ils les aplaniraient et qu ils les debiteraient a la bonne longueur, bien qu il y ait des prises d electricite, on n est toujours pas raccorde au reseau ( je leur ai demande a plusieurs reprises si ils avaient appele la compagnie d electricite, les profs nous ont dit que ca ne servait a rien d appeler car ils repasseraient forcemment par la et qu ils leur demaderaient a ce moment la, c est un peu comme si tu avais le feu a ta maison et que tu n appelais pas les pompiers car tu te dis qu ils vont bien voir qu il y a de la fume et donc qu ils viendront, qu est ce que tu veux y faire)…Donc je suis alle mesurer les fenetres, et la y en avait pas une de la meme taille, pas un seul angle droit, pas un pan parallele a l autre…et la on a agree avec les profs que c etait mieux de les faire faire de A a Z, ca m a enleve une belle epine du pied…Donc je me suis mis a reparer les volets existants, refixer des montants et tout le touintouin…Et la j ai eu le droit a des grands moments de fous rires interieurs, j expliquais a un prof que pour visser, c etait dans le sens des aiguilles d une montre, et la y a un autre prof qui dit serieusement, oui, mais lui il est gaucher, tu en as les bras qui tombent…On devait remplacer une porte par une autre mais celle ci etait derriere un bordel incommensurable de bois, de fenetres, de bancs, de brouettes, de poutres et je leur ai dit que ca serait bien qu ils la sortent et la mettent facile d acces avec les bancs casses que l on reparerait par la meme occasion…Je me pointe le lundi matin, ils avaient tout range, propres, niquels, les bancs sortis, ils avaient juste laisse la porte derriere tout le stock…la, tu sors fumer une clope. Ils sont pleins de bonne volonte mais pas assez de bon sens…Ils m ont sorti la porte, j ai pris les mesures du montant sur laquelle elle devrait etre fixee, il y avait deux profs avec moi, je leur aid it qui l fallait scier sur la longueur et la largeur, y en a un qui m a dit qui l n avait jamis scie, je lui aid it qui l avit de la chance car avec une scie et du bois a decouper, il allait apprendre et on s est mis a scier. 10 min après c etait la recreation, a la fin de la recreation, je ne les ai plus revu, je me suis tout taper a scier a la main…Quand tout etait scie, ils ont reapparu, ils etaient en reunion, on a presente la porte, visse et pointe les charnieres, parfait, tout etait dans l ordre…on ouvre la porte, elle etait ouverte a 45deg, on ne pouvait plus l ouvrir plus, le sol n etait pas plat…je leur ai file un marteau, un ciseau a bois, la sice et ils ont rabote le bas comme ils ont pu…tu croies avoir fait le plus dur, que c est termine, tu as toujours une petite merde…

Pareil, je leur ai explique comment reparer les pupitres des ecoliers, et garder ceux qui etaient casse pour avoir des pieces de rechange. Reparer ici signifie seulement prendre un marteau et des clous. A chaque fin d annee, ils font venir un charpentier qui leur prend 25 000 shillings par pupitre repare, un marteau coute 4500 shillings et un kg de clous 4000 shillings, je leur ai achete…Ils n ont aucun sens de l economie, ils ne recoivent aucune tune du gouvernement et ils sont omnibules par le neuf, quand c est casse, ils ne reparent pas, c est deprimant, enervant, y en a un, Moses qui a compris qu ils pouvaient economiser de cette facon, ils n ont absolument aucun sens pratique, c en est demoralisant…Pour les pupitres, le plus deprimant, c est que l avant dernier jour, on a eu le droit a une reunion avec les profs, les parents d eleve ( 20 parents presents pour une ecole de 700 gamins ) et des enc…. de politiciens dans l eglise construite sur le terrain de l ecole ( je reviendrai un peu plus tard sur la religion et les politiciens ici en Ouganda), et la O miracle, en entrant dans l eglise, tu te rends comptes que les paroissiens le dimanche posent leurs culs sur des pupitres de l ecole, flambants neufs, et que leurs gamins, pendant toute l annee, sont assis a 5 sur un banc taille pour 3, et qu ils sont incapables d ouvrir leurs livres pour y ecrire dedans par manqué de place… c en est ecoeurant…

Enfin, je me dis qu avec le reservoir de 60 000L que Gemma a pu faire financer, l eau sera bue par les gamins et leur profitera directement, je me dis qu en ayant paye les 6 prochaines annees de scolarite a Thimothee, il aura une raison d aller a l ecole, et meme s il n est pas un bon eleve, le peu qu il apprendra lui sera benefique, et qu au pire, il y trouvera un repas par jour pendant les jours de classe…La plupart des gens qui viennent ici en tant que volontaires le font pour aider les gamins, ponctuellement ou a long terme, de toute facon, rien ne changera.

Il faut quand meme savoir que l ecole est universelle ici, donc gratuite, mais c est juste un mot, c est aux gamins de venir avec leurs cahiers et stylos, d acheter leur tenue. Ils apprennent la geographie, les sciences ( genre maladie des cochons), les maths et l anglais. Rien en education civique, rien en histoire, il n y a rien qui est mis en place pour faire d eux des citoyens. A la reunion, l avant dernier jour, qui etait soit disant une reunion pour informer les parents, y avait ces gros connards de politiciens qui sont venus dire aux parents qu ils fallaient donner plus d argent pour l ecole, quand tu voies ce gros porc, qui arrive en bagnole, avec portable, qui telephone a voix haute lorsque les autres parlent, tenir son discours en luganda ( dialecte local ) en expliquant que si ils n ont pas d argent a donner a l ecole, c est parce que y a une autre ethnie qui revendique une partie du Nil alors qu elle nous appartient, beau discours quand tu sais ce qui est arrive au Rwanda. Ceux sont les profs, ecoeures, qui nous ont explique ca a la fin. Les politiciens ici sont vraiment la chienlie de l Ouganda, et globalement de l Afrique. L Ouganda est le troisieme pays le plus corrompu au monde, donc gouvernement avec l education, l armee et la police, ceux qui gerent l electricite et ceux qui gerent l eau, comment veux tu developper un pays comme ca. De plus, le gouvernement vend tout aux indiens, usines et tout le touintouin, les locaux sont mal payes et toute l economie est aux mains des pakistanais et indiens, pour ceux qui ont vu “Le dernier roi d ecosse”, vous savez deja comment ca va se terminer…L Ouganda fait partie de la region des grands lacs, le Lac Victoria est le plus grand avec des barrages appartenant a l etat, a 4 kms de ce barrage, ils n ont meme pas l electricite, ils revendent l electricite au Kenya, ils sont en train de construire un deuxieme barrage, toujours pour fournir au Kenya. Pareil, pour construire, il y a des grosses explosions, les maisons fissurent et ils ont le culot de dire que ca ne provident pas des explosions, tu as le sol qui tremble sous tes pieds…Cerise sur le gateau, ils viennent de decouvrir du petrole et ils viennent de l annoncer, avec l objectif de fournir 6000 a 10 000 barils par jour, j espere que ca profitera aux locaux, enfin comme les gisement sont proches du Congo, ca peut encore rajouter du bordel au bordel existant, sachant que dans le Nord, c est fortement deconseille aux touristes d y aller….Le president remercie Dieu d avoir transforme la vegetation en petrole dans les differentes couches terrestres…Bien sure, comme Dieu a cree les voitures, il fallait bien qu il cree l essence…merci Dieu. Parce que l Ouganda est a 80% chretiens…et je ne sais pas exactement ce qui se passé ici mais il faut voir la tartine de blancs qui viennent missionner ici, c est assez impressionnant. Alors bien sure, tu peux croire en Dieu et venir aider un pays qui a besoin d aide, mais après il faut savoir si tu viens aider ou bien tu viens vendre ta religion. Le proselythisme ici, ca y va, tu as de tout, des temoins de Jehovah, des cathos, des evangelistes et j en passe….Avec Gemma, on est alle une fois a l eglise avec nos colocs croyantes mais ouvertes d esprit, on y est pas retourne, c est sympa au debut, c est vivant, ca chante, c est entrainant puis tu as le Pasteur qui vient faire son sermon sur des valeurs qui regissent de toute facon nos societes occidentals, après tu en penses ce que tu veux, le divorce, l adultere, la vie, la mort et puis tu as le discours qui glisse tout doucement vers la coree du Nord, que si ils sont pauvres, c est a cause des communistes, alors qu en coree du sud, il y a beaucoup de chretiens qui donnent beacoup d argent, alors Dieu les aide, alors s ils veulent que Dieu aide l Ougande, il faut donner de l argent a l eglise…et la, si c est un mec comme Coluche qui dit ca, tu te dis que c est une bonne blague, mais quand tu voies ce Pasteur dire ca, a une population pauvre, sans education, c en est gerbant…Pareil, y a un Pasteur qui est alle dans une ecole pour dire qu il ne fallait pas prendre de preservatifs…et après tu as des tunes d associations caritatives qui servent a construire des orphelinats pour les gamins qui ont perdu leurs parents a cause du sida ou construire des hopitaux pour accompagner les gens en phase terminale…

Alors oui j ai donne une image bien noire de l Ouganda parce que je suis vraiment exaspere par la situation dans laquelle ils se trouvent, et ce qui est rageant, c est qui l faudrait peu de choses pour les changer, et je suis intimement convaincu que tout ca passera par l education…Nous aussi, Jules Ferry a cree l ecole universelle, j imagine qu au debut, ca a ete chaotique, y avait le meme bordel politique ( on l a toujours ) et religieux, ca a pris du temps pour nous, ca prendra du temps pour eux, ca en prendra beaucoup, car comme ils disent, vous les occidentaux, vous avez des montres, nous, on a du temps….

Et puis ils nous offrent le meilleur d eux memes, je me rapelle lorqu on est alle aux sipi falls, un groupe de 8, et la ou on dormait, ils nous ont apporte les menus, pris les commandes et nous ont dit que tout serait prêt dans une heure, et que l heure passee, ils nous ont dit d attendre encore une heure et qu au final on s est tous retrouves a manger du riz avec des epinards car ila avaient pris la commande pour nous faire plaisir mais ils savaient qu ils n avaient plus rien en stock….ou bien lorsqu avec Gemma on est entre dans un bar, il n y avait personne, on a pris nos cocas, farfouilles un peu partout pour chercher un ouvre bouteille et qu ils sont arrives au moment de l addition…ou bien notre boda boda renversant un cycliste, ne s arretant pas, nous demandant juste si le cycliste s etait releve, et qu apres que l on ait confirme, continue son chemin comme si de rien n etait…le conducteur du Matathu ( van ) ne s arretant pas au barrage de police car il ne l avit pas vu et le flic qui s ecarte rapidement, sans nous prendre en poursuite…a s etonner de recevoir dans notre assiette ce que l on avait commande…a dire, au moment de l addition, dans un resto ou on etait les seuls a manger avec 9 serveurs, ce que l on avait mange et bu…a dire pour une enieme fois aux bodas que ca faisait des semaines que l on habitait la et que l on connaissait les prix et avec un grand sourire, nous dire de monter sur la moto…dire a une locale de bouger son cul pour laisser descendre une personne du van avec un sourire de toutes les passagers…demander dans un magasin une boite de 12 bouteilles d eau, nous entendre dire qu ils n en avaient pas, leur demander une boite et mettre nous meme 12 bouteilles pour faire une boite de 12 bouteilles d eau…d aller dans une agence de voyage pour reserver un billet de bus et qui nous demande a quelle heure on veut partir tout en sachant, puisque la meme personne nous l avait dit la veille, qu il n y avait qu un bus par jour…et j en passé…ils nous ont tout fait et ils vont encore nous en faire…

J ai l impression que l ouganda est un vaste bateau , ou chaque personne, locale ou volontaire donne un coup de rame, personne ne tenant la barre, et qu ils sont en train de faire plusieurs fois le tour d un vaste ocean, et que peut etre un jour, par un heureux concours, un courant un peu trop fort ou un coup de vent les amenera sur les berges du progres mais j ai bien peur qu en arrivant la, ils aient a lever la tete et nous voir deja dans l espace…mais j ai espoir que certains Ougandais, ayant une pris conscience qui l fallait parier sur l avenir et ne pas seulement penser a aujourd hui, comme Moses ( Moise en francais) le prof ou bien Moses ( le Boda driver ) leur ouvre cet ocean et les amene sur nos berges…je sais, c est beau, c est poetique…par contre en attendant, va falloir pas mal de bouees…

Premiere fois que je faisais du volontariat, un grand merci a Gemma pour m avoir emmene dans l aventure, experience superbe, pour notre couiple (et oui, premier apart ensemble en Ouganda), pour moi ( pas mal appris sur la patience). Je le conseille, peut etre pas deux mois, mais si vous prenez 3 semaines de vacances, une semaine de volontariat comme ca, ca coute rien mais ca apporte beaucoup, autant a eux qu a nous, rien que l echange, c est suffisant, et honnetement, quand a la recre tu as une dizaine de gamins qui viennent jouer avec toi, ca met du baume au Coeur….

Sinon, pour nous, les vacances commencent le lundi de paques, avec au programme, Malawi, Mozambique, Tanzanie et Kenya puis retour au 21 ieme siecle…;o)


And in English…

The Frenchman has put me to shame. Following on from six pages of thoughts, musings and dare I say ramblings in a language I’m attempting to understand, I can barely string two words together for the English speaking of the readership (all two of you!)

I too am happy to be moving on after three months at the school, but I wouldn’t have missed it for anything. I had little or no idea what to expect but could not have been prepared for the warmth of the welcome, the depth of affection or the levels of frustration I would experience. The vast cultural differences have been an education, often amusing and at times downright infuriating but through everything it is impossible not to fall for the charms of these people. I shall miss Kyabirwa.

I’m ashamed to say I fell asleep on my way from the airport to Jinja, so it wasn’t until I did the repeat journey a month later to meet Yann that I actually got to see what the country between Kampala and Jinja looks like. In my defence, the car was warm, the seat comfortable and it had been a very long time since I slept. My overriding impression on arriving in Uganda was how wonderfully green it is. The vegetation is abundant and makes for a beautiful backdrop. The village in which the school is situated is really a large collection of neighbouring plots, one running into another to my untrained eye, wooden, mud and brick buildings, coffee, kasava, beans and sweet potatoes growing in the gardens that seem to merge with one another. Jackfruit trees, as well as endless other varieties I can’t name, are everywhere. The noise of birds is constant, as unwavering as the presence of the numerous old men who sit, seemingly for hours on end, outside their homes just watching the world go by around them. The women meanwhile are digging in the garden or carrying everything from food to household goods to great stacks of firewood on their heads. Children are everywhere, dirty, ragged and utterly beguiling, always with a smile and a wave for the stranger, who with her white face could not have stood out more if she tried.

I was welcomed into Moses house and his family from the moment I arrived. Moses, at 42, has come a long way from a childhood that I gather was far from easy. He has taught at Kyabirwa all his career, after being educated there as a child. He lives on the plot of land he inherited from his father, although the improvements he has made render it unrecognizable from the home he describes from his childhood. Moses and his wife Florence have four biological children and three adopted. Maureen is the eldest, who I met briefly before she went back to boarding school. Then there is Lydia, in her last year of primary school (Primary 7), David in Primary 5, not legally adopted by Moses but financially supported by him and often living at the house. Isaac is adopted, he is Moses’s nephew but was brought into the family along with his mother following the death of his father. Isaac is in Primary 6. John is in Primary 4 and attempting to do everything bigger and better than his older brothers. Winnie is six and in Primary 1. She is distantly related to Moses and was adopted by him a couple of years ago after both her parents died. Finally we have Daniel, bursting with charisma at all of four years old. A natural mimic and sociable soul he is quite simply hilarious. Various female relatives also live with the family and I could never quite figure out who they all were but decided it didn’t really matter as they were universally welcoming. They seemed to find my attempts at conversing in Lusoga to be most entertaining, and seeing as their English was equally limited our conversations were generally short on content but long on smiles.

The routine of the day begins early at the Owino household, between the general dawn chorus, the roosters in particular, and six excitable kids running around getting ready for school, sleeping past 5.30 is an achievement, past 6 is a positive treat. Still, the reward of seeing Dan, looking simply smashing in his bright red dungarees and armed with his batman lunch box, marching off to preschool more than made up for the early start. He walks about 2km to school every morning, with just his mate for company, although they meet up with others on the way and despite occasionally get sidetracked by interesting and important things en route I’m told they do generally make it to school for the 8am start. After braving cold water ablutions (a bucket of water), breakfast of tea and bread was on the verandah before the 5 minute walk to school (which starts at 7.30 although I generally arrived after 8 - there are limits..) My first occupation of the day was generally games with P1. These are the youngest kids, 6 and 7 year olds who dispense with uniforms with impressive speed and are lined up outside the classroom seemingly within seconds of being given the order. Singing, exercises and games follow, generally ending in something requiring the kids to form a circle. The word circle would start a fight to the death to decide who got to hold my hands, it’s difficult to referee the wrestling match when you are in the middle of it but no lasting injuries were ever sustained. The children here are not overwhelmed with adults to play with and the introduction of a foolishly enthusiastic outsider willing to make an utter idiot of herself in the cause of good entertainment was much welcomed by the boys and girls of P1.

After all the excitement of games I started my “lessons” – reading and writing sessions with groups of children from P5 to P7. They had been selected by the teachers as being able to benefit the most from some extra help and over the term I did a range of things with them to try to help with their English. It has to be said my lessons got a lot more entertaining with the arrival of some fabulous teaching aids from home – thanks Mum! Having small groups of 5 or 6 pupils gave me a chance to get to know them, some of them I was able to help, some of them I wonder if I managed to teach anything at all but they were brilliant fun to spend time with. Under the Ugandan system, all lessons from P5 onwards are taught in English, and all national tests (of which there are many, sooooo many) are sat in English. The handicap for those kids who struggle with English is therefore enormous – they are already battling so many disadvantages and to have to comprehend questions, as well as express themselves in a foreign language is pretty tough. The range in abilities, even within my small groups was vast. When, after moving down to Jinja our housemates Erin and Katy started to join me a few days a week, the difference they made was fantastic. Each of us could work with just two or three children at their level.

Lunch was always at Moses’s house, escorted down the road by his kids, including Danny on the way home from pre school. Lunch would be anything from rice and beans to omlette to the dreaded posho. Posho looks something like mashed potatoe but is unbelievably dry and utterly tasteless, never a favourite but edible.. The kids would always be around, Danny bringing his own special brand of hilarity to the table.

In the afternoon it was back to school for one more lesson and then a break before the end of the kids lessons at 3.30. After that there was always supposed to be some sort of extra curricular activity – sport, art and drama, singing, agriculture.. There was a timetable but if it was ever followed then such a momentous occasion passed me by entirely. The kids seemed to divine out of thin air what they were supposed be doing, or alternatively just decided to do something and then did it regardless. We played a lot of netball. Netball is the sport for girls here and they are nothing if not enthusiastic. Adherence to the rules is sketchy at best and the game rather resembles a contact sport but it’s brilliant fun to play with them, and genuinely entertaining to referee. Blowing the whistle for such minor infractions as barging, tripping, blatant offside and moving the goal post as somebody shoots brought howls of good natured protest. The girls who play are really lovely and for a while netball was a daily occurrence.

School finishes at five and I would head back to Moses’s place to clean up and play with the kids until dinner. Once darkness falls the only light is from paraffin lamps and candles but the kids seem to see in the dark marvelously well. They would play football by the light of the moon for hours, while I squinted into the darkness and tried to figure out where the ball was. Eventually tiredness would get the better of me and I’d retreat to bed, spend several minutes attempting to hermetically seal my bed space with the mosquito net and then crash out.

After a month of this entertaining, if exhausting routine Yann braved the route to Africa and we moved into town a 20 minute drive away. I no longer arrived at school at 8am. We moved into a house owned by the charity Softpower with the office in the front and three bedrooms in the back. Our housemates were Erin and Katy, two American girls out here volunteering and Jamie, a British girl employed by Softpower. The delights of running water, electricity and a flushing toilet were really rather fabulous. I even enjoyed cooking. We rode to school every morning on the back of a motor bike (boda boda) driven by the lovely Moses, a driver I got to know from trips into town and with whom we made an arrangement for our two months here. The road is paved part of the way but after that its dust all the way in, some days I’ve arrived at school looking like I’ve already spent a day digging in the fields. When it doesn’t rain, the road is dusty, when it does the road is muddy – keeping clean in Kyabirwa feels like an exercise in futility sometimes.

And so we continued. Yann painted, explained, painted some more, dug, knocked down a wall, blistered his hands, read under a tree while his hands recovered, mended shutters, built shutters, taught the teachers to mend shutters, fixed and hung a door and did all things practical while I was discovering the joys of Frog and Toad’s grand day out with the P5s, trying to explain sentence structure to the P6s and working on some truly marvelous short stories with the P7s. All fun and games.

There have been so many incidents and little happenings that have coloured my time here, so many memories that make the picture of what my experience has been. Learning to count with Winnie, pulling faces endlessly with Dan, chatting to the teachers under a tree, getting swept up in the most competitive and disorganized sports day I have ever seen, marveling at kids running the 6000m in 35 degree heat, being called Madam Gemma by everyone from the youngest 6 years olds to half the members of staff, the sheer craziness of the public transport, attempting to get the tank completed even vaguely on time, discussing the difference between mzungu time (on time) and African time (anything from 2 hours to several days late) with the builders, technicians and project manager, listening to the children sing, seeing the girls dance their traditional dances, attempting to mend a uniform that has more tears and holes than there is dress, sewing more buttons on shirts than I could count.

The gut wrenching poverty in which the vast majority of the school children live is a constant undercurrent to life here. It’s all around you and there are days when it’s overwhelming. For the price of a takeaway coffee, the headmistress can feed two children a cup of porridge a day for an entire term. For those children whose parents can afford to pay the GBP1.20 a term, it will sometimes be the only meal they get in the day. Only 200 out of the 800 children take porridge at the moment. The poorest families cannot afford to pay and there is no money from the government to provide food for the pupils. They have no shoes, most are in old, torn uniforms and have to struggle to afford to buy pens and pencils.

Spending time here has been an education on so many levels, starting to understand the web of problems that a rural community like this one faces. Getting to know the children, the lives they live and their tremendous resilience to their tough circumstances. My time at Kyabirwa has been overwhelmingly happy. Exhausting and frustrating at times but happy, and it has been all the better since Yann joined me here. I’m so glad to have been part of the school for a while, to know them and to have done something, even in a small way, to be useful. Now I’m excited to be traveling again, hoping the bus doesn’t break down within 5 minutes of leaving Jinja and that Malawi and Mozambique will be as beautiful as I imagine them to be..

lundi 6 avril 2009

THIMOTHEE

Thimothee is in Primary 1 and lives with his Mum, Dad and several siblings just down the road from the school. Yann got to know Thimothee in our last few weeks at the school and completely fell in love with the skinny, dirty kid with the enormous smile. We found out that his mother was struggling to cope when we visited the house one day after Thimothee didn't come to school. It turned out his Mum had had nothing to feed the family the night before and hadn't wanted to force Thimothee to go to shcool on an empty stomach. After that, we arranged for him to have porridge at school so he gets at least one meal a day. Yann picked out some fabulous six year old attire at the market which we delivered to his home amongst great excitemet. A couple of weeks later we picked up a few things for the family and took them to the home, got Thimothee cleaned up and took him for lunch at the nearby tourist attraction Bujagali falls. Looking pretty fabulous in his new yellow Tshirt and making the most of the enormous sofa, Thimothee charmed everyone.





He chattered to us almost non stop in Lusoga, exhausting our limited vocabulary within the first minute but the lack of comprehensible responses from us didn't seem to matter in the slightest, he happily continued a running commentry on the day regardless... He selected steak as his lunch of choice and proceeded to demolish it in record time, despite the hinderance of a fork - cutlery being totally new to him.


Yann's input was not required at this precise moment so he settled for blowing raspberries into Thimothee's hand..

Mon commentaire : ;o)

OWINO Family

Yann and the best dressed Arsenal supporter in Kyabirwa. David is in Primary 5 and being supported by Moses after his father died. David lives between Moses's house and his mother's, five minutes walk away.



Yann and Winnie. The most georgous six year old in Primary 1. Moses adopted Winnie as his daughter a couple of years ago after her parents, relatives of his, both died.



The irrepressible Daniel. Four years old and just delicious.




Moses, teacher, publican, local leader and father to his four natural and three adopted children.



Me and the boys, Danny and David.



Moses's compound. On the left is the kitchen where Florence cooks all the family meals on an open fire. In front is the building Moses constructed to house some of his family and volunteers who come to work at the school. My home for my first month in Uganda.



The main house and verandah where we eat lunch every day. The building in the middle is a store room/chicken house..


Lydia, Dan, Maureen and Winnie. Maureen is Moses's oldest child and now away at boarding school. I took this photo at the end of the long school holiday, a couple of days later the kids all had their heads shaved ready for the start of term. Winnie, Lydia, Dan and John in new jumpers.. determined to wear their new clothes despite the fact it was 35 degrees and humid..


The day I decided Dan was just too georgous to put down, even when he fell asleep. Lydia trying out long hair... David, Moses, Winnie, Isaac, me and Dan - the family at lunch..





Yann with Dan, Winnie and Isaac


UGANDA v MALAWI



It was the Uganda Cranes v the Malawi Flames at the Mandela National Stadium, we felt the need to demonstrate our support for the home team. The Cranes.. And the Flames..




The medical team on hand to offer any assistance necessary..



It was a friendly so not a huge turnout, and I understood from the groans and profanities emenating from my left that the standard of football was not exactly high... but Uganda won and everyone was happy. The levels of enthusiasm from the crowd can only be described as admirable, verging on certifiable.. all in all a most entertaining day..




Bon match de niveau CFA, pas un controle reussi, des passements de jambe qui ne servent a rien, pas de vision de jeu, on aurait dit un match des Rogers...avec des rouges toujours aussi mauvais.

SIPI FALLS



Sipi falls are three connected waterfalls in the East of Uganda. Eight of us took a weekend trip to hike round the falls, departing Jinja distressingly early on Saturday morning by Matatu, or public bus. Imagine a dilapidated mini bus to seat fourteen people, then imagine it filled with about 20 people, add a great big sign proclaiming Jesus is Lord obsuring the top half of the windscreen, then factor in the dead sheep decorating the dashboard (supposed to be a sheepskin but looked like rather too much of the sheep still attached to me..), the curtain tassles hanging from the rear view mirror and the stereo pumping out Uganda's best and you will have a good idea of the journey.. The falls however were beautiful - below is Sipi 1 from the restaurant where we ate dinner (after a somewhat abortive attempt to order lunch from our guest house we opted to eat out in the evening..)



The rest of the shots are from the hike - really beautiful scenery.


Local boys swimming at Sipi 3.


His Master's Voice. The radio playing, the dog sleeping, and absolutely no one around.







The local laundrette with a view.











Yann practicing his chicken herding skills, to limited effect..




Erin and me, after conquering a very big rock.





The Sipi exploration team, complete with isseud poles - excellent for fighting with or attempting to twirl and then dropping.




About to set off.. j ai une belle tete de con hein....


Dinner!


Ian UK, Gemma UK, Sharon Uganda, Yvonne Germany, I French, Cathy US, Erin US, Sarah US